L’eau, c’est la vie
Yoriko Kawaguchi
L’eau est à l’origine de la vie et de la civilisation. Malgré cela, l’homme n’a pas fait preuve d’assez de sagesse pour la préserver. Il est donc aujourd’hui urgent d’agir. C’est la raison pour laquelle le Japon a accueilli le Troisième Forum mondial de l’eau ainsi qu’une Conférence ministérielle internationale dans la région de Kyoto, berceau de la civilisation japonaise depuis plus de 2000 ans.
La situation de l’eau n’est pas la même sur l’ensemble de la planète. Elle pose par ailleurs en milieu urbain des problèmes différents de ceux des zones rurales. On estime que près d’1,2 milliard d’individus, soit un cinquième de la population mondiale, n’a pas accès à l’eau potable, et qu’environ 2,4 milliards de personnes, soit deux personnes sur cinq, ne bénéficient pas des infrastructures sanitaires élémentaires. Chaque jour, des milliers d’enfants meurent de maladies liées à l’eau. Et la situation risque encore de s’aggraver. Il incombe donc aux dirigeants du monde de faire tout leur possible pour l’améliorer.Le Troisième Forum mondial de l’eau s’est tenu du 16 au 23 mars 2003 dans les préfectures de Kyoto, Shiga et Osaka (Japon). Pas moins de 350 sessions, réunissant des milliers de personnes venues du monde entier, ont été organisées sur la problématique de l’eau. Pour clore le forum, une Conférence ministérielle rassemblant les ministres chargés de l’eau et les organisations internationales concernées, dont l’OCDE, s’est tenue les 22 et 23 mars à Kyoto. Avec Mme Chikage Oogi, Ministre de l’aménagement du territoire, de l’infrastructure et des transports, j’ai eu l’honneur de présider cette conférence. J’ai beaucoup compté sur celle-ci, non seulement parce qu’elle est une suite importante du Sommet mondial pour le développement durable de l’an dernier, où le Secrétaire général des Nations unies a désigné l’eau, avec l’énergie, la santé, l’agriculture et la biodiversité, comme l’un des cinq grands secteurs d’action, mais aussi parce que les questions liées à l’eau font partie des grandes préoccupations de la communauté internationale.Lors de cette Conférence ministérielle, nous avons débattu des cinq thèmes suivants :approvisionnement en eau potable sans danger et assainissement ;utilisation de l’eau pour le développement alimentaire et rural ;prévention de la pollution de l’eau et préservation des écosystèmes ; réduction de l’incidence des catastrophes naturelles et gestion des risques ;gestion des ressources en eau et partage des bénéfices.En abordant ces questions importantes, nous avons cherché à favoriser le sentiment d’appropriation et la bonne gouvernance des pays démunis, et à stimuler les partenariats avec la communauté internationale. Pour cela, nous avons lancé un « Portefeuille d’actions sur l’eau » regroupant les programmes bénévoles mis en place par les pays et les organisations internationales dans le domaine de l’eau.Le 23 mars, nous avons adopté une Déclaration ministérielle. Les ministres y ont précisé les priorités des différents secteurs de l’eau, et indiqué comment les traiter. Pour mettre en place des partenariats et favoriser le sentiment d’appropriation, il importe de réfléchir à la manière de responsabiliser les populations concernées. La Déclaration ministérielle envisage plus précisément la teneur et les modalités du suivi de ces questions, dans le sillage des précédents Forums mondiaux de l’eau et du Sommet mondial pour le développement durable. Il s’agit aussi de préparer d’autres rencontres internationales importantes telles que le Sommet du G8 d’Evian et la Troisième Conférence internationale sur le développement de l’Afrique qui se tiendra plus tard dans l’année à Tokyo.Pour nous, l’eau est vraiment vitale !